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  • Photo du rédacteurRégis Bellego

POINT MARCHÉ

Rédigé le 25 mai 2023


Un premier semestre 2023 sous la pression de l’inflation :

La guerre en Ukraine ne baisse pas en intensité. L’année 2022 fut marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plus d’un an après, la situation est dramatique dans le pays et les combats font rage. Si au premier semestre 2022, certains experts imaginaient une guerre expresse, il paraît désormais impossible d’imaginer une issue en 2023.


Sur le terrain militaire, les combats sont incessants et les deux armées se font face sur un front qui traverse le pays.


Sur le plan politique les connexions entre Occident et Russie sont rompues. Seuls quelques dirigeants entretiennent des rapports avec les deux camps (Xi Jinping, Erdogan…) mais aucun d’entre eux ne semble travailler à une sortie de crise. Vladimir Poutine semble bénéficier du soutien de son peuple, même si certaines voix dissidentes commencent à émerger. Volodymyr Zelenski, toujours soutenu des Ukrainiens, multiplie les visites dans les pays alliés de l’OTAN en ce début d’année et renforce ses soutiens.


Enfin économiquement, l’Ukraine survit de soutiens financiers et matériels de la part de ses alliés. Côté Russe, les sanctions économiques ont un effet limité puisque la hausse du prix des hydrocarbures compense la baisse des volumes exportés et le bannissement de leurs banques du réseau interbancaire Swift est partiellement compensé par l’usage de banques partenaires.


Les Russes voient en revanche bon nombre d’enseignes internationales baisser le rideau dans leur pays. C’est par exemple le cas d’Ikea, H&M, Coca-Cola, Nike, Apple, Google, Microsoft… Ces départs sont motivés par un choix éthique et parfois économique en raison des sanctions appliquées par les pays occidentaux.


Alors qu’en est-il de nos entreprises françaises en Russie ? Elles aussi font leurs bagages. TotalEnergies, AirLiquide, Renaults, Legrand, Société Générale, ont toutes cédé une partie ou la totalité de leurs actifs en Russie. Les enseignes de luxe tricolores comme Chanel, Hermès, LVMH ou Kering étaient parmi les premières à fermer leurs portes dans le pays. En revanche, dans le groupe Mullez (très exposé en Russie) le départ est plus difficile. Après Décathlon, Leroy Merlin vient de trouver une solution de fuite. Auchan lui, conserve le marché russe à ce jour (soit 10% de son CA).


C’est donc tout un marché qui se ferme aux compagnies occidentales. Face à cela, la Russie contient la colère de son peuple en important ces produits par des pays amis, ou en fabriquant des produits de substitution. Ce tableau dressé, un retour de ces enseignes sur ce marché, même en cas de fin de conflit avec l’Ukraine paraît désormais peu probable.



Conséquence de la crise de la covid, puis de la guerre en Ukraine, l’inflation fait son retour sur la scène internationale après des années d’absence. Si les premières prévisions tablaient en 2022 sur une inflation passagère, celle-ci semble être finalement globalisée et installée.


Les dernières prévisions du FMI prévoient une inflation à 7% en 2023 contre 8.4% en 2022. Certains produits rentrent désormais dans le rang et retrouvent des niveaux plus habituels tels que le pétrole, l’énergie ou les matières premières.


En revanche, les produits alimentaires ou manufacturés continuent leur progression. Les banques centrales usent donc de leur principal levier pour éviter une surchauffe de l’économie : la hausse des taux directeurs. La BCE et la FED semblent s’accorder sur le tempo et les économistes anticipent une pause dans la hausse des taux dans les mois à venir. Difficile donc de trouver un équilibre entre lutte contre l’inflation, et soutien de la croissance. Les banques centrales pilotent et gardent le cap : contrôler l’inflation, et éviter la récession en remontant les taux directeurs.



Les impacts de ces hausses de taux sont multiples. La hausse des taux a pour principal effet et objet, le ralentissement de la demande, ce qui peut impacter négativement certaines valeurs (comme le pétrole ou l’immobilier).


L’inflation ayant pour conséquence de faire fondre la valeur de l’épargne, la hausse des taux est une réponse pour tenter de protéger ses avoirs. Des alternatives s’offrent aux épargnants en investissant sur les marchés financiers. En l’occurrence, le krach survenu en 2022 sur le marché obligataire permet aujourd’hui un point d’entrée pertinent, les dernières obligations émises proposant effectivement des coupons plus intéressants. D’autres classes d’actifs financiers sont également à privilégier dans le cadre de cette lutte contre l’inflation notamment.



Autre fait marquant de ce début d’année 2023 : les remous des valeurs bancaires. Les chutes successives de la banque régionale Silicon Valley Bank et du géant Suisse CréditSuisse ont crispé les marchés mondiaux.


Concernant SVB, la hausse des taux, couplée à une clientèle essentiellement composée de start-up Tech (et donc structurellement emprunteuse) a provoqué la chute rapide de la banque. L’état est intervenu rapidement pour garantir les fonds des clients et stopper l’hémorragie. Outre-Atlantique, le CréditSuisse déjà fragilisé par quelques mauvais choix voit la perte de SVB comme la goutte de trop. Là aussi, les autorités européennes, suisses et la banque concurrente historique UBS interviennent rapidement et sauvent les encours des clients par un rachat.



Si la faillite d’une banque américaine fait ressurgir les traumatismes de 2008, la SVB n’est pas Lehman Brothers et la chute du groupe bancaire helvète faisait partie des scénarios surveillés par les autorités. La BCE est désormais bien plus affutée sur les risques de faillites bancaires. Les risques sont régulièrement mesurés, les exigences sont revues à la hausse (Cf Bâle 1, 2 et 3), et les mécanismes protecteurs renforcés.


Côté USA, si certaines banques régionales ont vu leurs épargnants fuir vers des banques plus systémiques, ce n’est pas le cas de la majorité de la population et la propagation n’a pas eu lieu. Côté Européen, les banques ont vu leurs valeurs en bourse secouées en mars 2023, mais leurs bilans sont bien plus solides qu’en 2008 et la BCE semble bien plus armée. Les conséquences de ces deux chutes peuvent finalement rassurer sur la stabilité bancaire mondiale.


Votre conseiller se tient à disposition pour échanger sur les solutions les plus pertinentes à mettre en place dans le cadre d’une situation de marché relativement complexe.

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